Violences policières : un déni au cœur de l’État français.
Jamais depuis un demi-siècle la France n’a connu une telle escalade de violences des forces de l’ordre alors que les dirigeants politiques s’enferment dans le déni. Preuve en est la Loi sur la sécurité globale et son décrié article 24.
Michel Kokoreff propose dans cet ouvrage une généalogie des violences policières qui s’inscrivent dans l’héritage colonial, se prolongent en 68 et dans la gestion policière des quartiers populaires aujourd’hui. Il montre comment ces violences sont ancrées au cœur de l’État français.
Contre les théories de la « bavure » et de la « faute d’un ou de quelques individus », il démontre que les violences sont constitutives du fonctionnement de la police française. Il analyse les logiques qui les sous-tendent militarisation de la police, volonté politique de neutraliser toute forme de contestation, mutation du syndicalisme policier, autonomie de la base policière qui impose ses pratiques à la hiérarchie, sentiment d’impunité.
Professeur à l’université Paris VIII, Michel Kokoreff fonde ses recherches sur une sociologie de terrain, spécialiste de la vie sociale dans les quartiers populaires et des mouvements sociaux. Il a notamment publié La Force des quartiers (Payot 2003), Sociologie des émeutes (Payot 2008), Une France en mutation (Payot 2012), Histoire sociale de l’héroïne (Amsterdam, 2018) et Le Vieux - biographie d’un voyou (Amsterdam, 2019).