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L’antitsiganisme – Réflexion sur une variante essentielle et donc oubliée du racisme moderne

Malgré des siècles de présence, les Roms et les Sintés restent les cibles d’un racisme violent, systémique et largement invisibilisé : l’antitsiganisme. Ce racisme « oublié » – encore trop peu discuté, y compris en France – est ici analysé par Roswitha Scholz, qui en expose la nature profonde : une forme spécifique, insidieusement enracinée, du racisme dans le capitalisme. Le « Tsigane » y incarne ce que la société rejette : l’être inassimilable, hors de la société du travail. L’exclusion comme l’idéalisation romantique ne sont que les deux faces d’une même médaille raciste.

« Le mépris du “Tsigane” témoigne notamment de la peur de la déchéance personnelle en tant qu’état d’esprit propre au capitalisme », écrit l’autrice. Ce «  racisme sans nom  » fonctionne comme un avertissement : voici ce qui attend celles et ceux qui refusent de se plier à l’ordre établi. Figure de l’Homo sacer par excellence, le «  Tsigane  » peut être exclu, effacé, éliminé ‒ sans honte. Cette invisibilisation opère également sur le plan symbolique : le Porrajmos ‒ le génocide des Roms perpétré par les nazis ‒ n’a été reconnu et débattu qu’après des décennies de silence.

Après avoir retracé la dimension historique de l’antitsiganisme, Roswitha Scholz explore ses liens avec la socialisation moderne, en mobilisant les théories de Giorgio Agamben et de Robert Kurz.