Le présent ouvrage est consacré à la question de l’État. Dans l’imaginaire anarchiste, l’État, comme la religion (le fameux Ni Dieu ni maître) ou le vote (la promotion anarchiste de l’abstentionnisme), a souvent été vécu comme un repoussoir. C’est plutôt un certain manichéisme diabolisateur qui domine les expressions publiques libertaires sur la question. Cependant, comme pour la religion ou le vote, la galaxie anarchiste se révèle historiquement plus composite et nuancée dans ses analyses.

C’est avec ce goût de la nuance que nous avons voulu renouer. En tentant de prendre nos distances avec la tendance à essentialiser l’État, en en faisant en quelque sorte une figure du Mal, des anarchismes normatifs (des anarchismes en tant que projets moraux et politiques), tout en faisant notre miel d’un anarchisme méthodologique (une posture d’analyse dé­fétichisant l’État).

Le livre traite sous différents angles la question de l’État  : héritages de Thomas Hobbes (en particulier chez Antonio Gramsci, Ernesto Laclau et Chantal Mouffe), lectures de Michel Foucault, Pierre Bourdieu et Nicos Poulantzas, anthro­pologies anarchistes de David Graeber et James C. Scott, féminisme et intersection­nalité, décolonialisme ou économie sociale et solidaire. Et il explore différents domaines  : le droit, la police, le racisme et l’islamophobie, l’école ou la culture.

Ont contribué à cet ouvrage  : Jérôme Alexandre, Jean-Christophe Angaut, Pierre Bance, Sylvaine Bulle, Audrey Célestine, Manuel Cervera-Marzal, Philippe Corcuff, Nathan Delbrassine, Francis Dupuis-Déri, Alfredo Errandonea, Jean-Louis Fabiani, Bruno Frère, Laurent Gardin, David Graeber, Abdellali Hajjat, Fabien Jobard, Geoffroy de Lagasnerie, Charles Macdonald, Albert Ogien, Irène Pereira, Rafael Perez, Franck Poupeau, Gildas Renou, James C. Scott.

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